Depuis une dizaine d’années, le e-commerce connaît un boom majeur. On dénombre plus de 177 000 sites marchands français actifs en 2021, soit une augmentation de 12%, comparativement à l’année précédente. Et ce n’est pas sans impact. En effet, le nombre d’incidents liés au paiement en ligne a également augmenté de manière significative, impactant les e-commerçants vis-à-vis de leurs fournisseurs de services de paiement. C’est pour éviter les dérives (fraudes, blanchiment d’argent…) que certains marchands en ligne sont maintenant catégorisés comme des « marchand à haut risque ».
Qu’est-ce qu’un marchand High Risk ? Sur quels critères la catégorisation se base-t-elle ? Quels impacts pour l’activité et le paiement ? Décryptage.
Qu’est qu’un marchand à haut risque ?
L’accumulation de 3 critères permettent de qualifier les activités risquées des marchands en ligne :
- Nature sensible de la vente, les sites de rencontre, les jeux en ligne ou le téléchargement de logiciels, par exemple.
- Nombre élevé d’incidents liés au paiement, notamment en termes de fraude, de rétrofacturation et d’impayés.
- Pays identifiés comme présentant un risque élevé, inscris dans la « liste noire » du GAFI (Groupe d’Action Financière)
Ainsi, si un e-commerce est positionné sur un secteur sensible, régulièrement sujet aux problématiques de fraudes et d’impayés (notamment au travers du paiement par carte), basé dans un pays blacklisté par le GAFI, est un marchand à haut risque.
Tous les PSP acceptent-ils les marchands à haut risque ?
Si votre activité High Risk propose du paiement en ligne, vous devez déjà connaître les fournisseurs de services de paiement tels que Stripe ou SecurionPay, qui acceptent ce type de e-commerçants.
Cependant, face à l’augmentation croissante des incidents liés à la LBC-FT, ces PSP intensifient leurs règles. Ainsi du côté marchand, il n’est pas rare de recevoir des emails les informant de la fermeture ou du gel de leurs comptes de paiement du jour au lendemain.
En effet, pour les PSP, l’acceptation de flux issus d’activités high risk est loin d’être anodine, faisant naître notamment des responsabilités significatives, aux yeux du régulateur.
Quels changements pour les e-commerçants à haut risque ?
La catégorisation « marchand à haut risque » marque leur distinction par rapport à leurs homologues moins risqués, et induit donc quelques différences notables quant aux offres proposées par les prestataires de services de paiement, parmi lesquelles :
Modèle de tarification différent
Comportant davantage de risques, le paiement high risk est plus fortement encadré par la loi. C’est pourquoi la tarification des PSP est toujours plus élevée que pour les e-commerçants « classiques ». Ce pricing inclus 3 frais :
- Frais fixes, prélevés sur le montant de chaque transactions carte opérés (interchange, réseaux cartes et services)
- Frais fixes, prélevés en début de projet (mise en service)
- Frais exceptionnels
Moyens de paiement restreints
Le marchand à haut risque peut rencontrer des limitations quant à ses moyens de paiement, par rapport aux e-commerçants « classiques ». Ces restrictions découlent notamment de la nature même de son activité, sujette à des chargebacks élevés ou de la fraude. C’est pourquoi le paiement par carte bancaire est privilégié dans ces situations, permettant aux PSP d’adopter une approche prudente pour protéger les intérêts de ses clients ainsi que des leurs.
Réserve de sécurité obligatoire
Dans un souci de sécurité, les prestataires de paiement exigent au e-commerçant high risk de constituer une réserve de sécurité, un montant retenu par le prestataire de services de paiement pour couvrir d’éventuels remboursements ou litiges. Le montant de cette réserve est défini selon le risque l’activité.
Procédure de souscription plus poussée
Lors de sa souscription auprès d’un PSP, le marchand à haut risque subit un processus plus rigoureux, incluant des vérifications approfondies sur la légitimité de l’entreprise, les antécédents financiers et la conformité aux réglementations en vigueur.
Surveillance plus étroite
Le régulateur impose aux PSP une surveillance plus étroite et ainsi que des rapports fréquents pour ces marchands, permettant de détecter rapidement toute activité suspecte lors de paiements par carte en ligne et ainsi de minimiser les risques.